Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/141

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en séchant ses larmes, la joie est une convulsion, mais la douleur est une habitude, et vouloir décrire ce que nous ne pourrons jamais communiquer est aussi absurde que de parler des couleurs à un aveugle ; je me hâterai donc de vous entretenir, non de mes sentimens, mais des résultats qu’ils ont produits. Un nouveau monde s’était ouvert pour moi en espérance ; je croyais voir le mot de liberté écrit sur la face du ciel chaque fois que je me promenais dans le jardin. Je riais quand j’entendais le bruit des portes qui s’ouvraient et je me disais : bientôt vous vous ouvrirez pour moi et à jamais. En attendant, je me conduisais envers la communauté avec une complaisance extrême ; mais je ne négli-