Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/144

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de se douter de ce que j’écrivais. Les uns disaient, car tout est un sujet de curiosité dans un couvent : « Il écrit l’histoire de sa famille ; il veut la confier à son confesseur avec les secrets de son propre cœur. » D’autres ajoutaient : « Il a eu pendant quelque temps l’esprit égaré ; il en rend compte à Dieu, nous n’en entendrons jamais parler. » D’autres, enfin, plus judicieux, prétendaient qu’ennuyé de la vie du cloître j’en décrivais en détail toute la monotonie.

En attendant, le supérieur m’épiait en silence ; il était inquiet, et ce n’était pas sans raison ; il consulta quelques-uns des frères discrets, et le résultat de leur conférence fut une vigilance à toute épreuve de leur part, à laquelle mal-