Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/148

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j’ai perdu tout mon embonpoint par la terreur que je ne cesse d’éprouver. Savez-vous ce que je risque ? une prison perpétuelle, peut-être même serai-je dénoncé à l’Inquisition : chaque ligne que je vous fais passer ou que vous me remettez, semble compromettre mon âme, et je tremble de vous voir. Je sais que ma vie temporelle et éternelle est dans vos mains ; quand je suis assis dans ma loge, il me semble que chaque pas qui retentit dans le cloître a pour but de m’appeler dans la présence du supérieur. Quand je suis au chœur, au milieu des chants je distingue votre voix qui s’élève pour m’accuser. La nuit quand je me couche, le malin esprit s’assied au chevet de mon lit, il me reproche mon parjure et ré-