Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/203

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vêpres ? il n’y avait ni matin ni soir pour moi. Mais le crucifix était ma consolation. Chaque fois que je le touchais, je me disais : « Mon Dieu est avec moi dans mon cachot. C’est un Dieu qui a souffert et qui sait me plaindre. Quelle misère pourrais-je supporter qui pût se comparer à l’humiliation qu’il a soufferte pour les péchés de l’homme et pour les miens ! » En parlant ainsi je baisais l’image sacrée que ma bouche avait de la peine à trouver dans l’obscurité.

J’avais encore d’autres occupations, moins sublimes, mais non moins nécessaires. Les reptiles qui remplissaient le caveau dans lequel on m’avait jeté, me forçaient à une guerre continuelle, en-