Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/214

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ble quoique moi seul j’en aie souffert. »

Il se leva et quitta ma cellule sans me répondre. Le lendemain j’assistai aux matines ; vers la fin de l’office, au moment où les religieux allaient se retirer, le supérieur frappant avec force de la main sur son pupitre leur ordonna de ne pas quitter la place, après quoi il ajouta d’une voix de tonnerre :

« On demande les prières de toute la communauté en faveur d’un religieux qui, abandonné par l’esprit de Dieu, est sur le point de commettre une action déshonorante pour lui-même, honteuse pour l’Église et inévitablement fatale pour son salut. »

À ces mots terribles, les moines se mirent tous à genoux en frémissant. Je