Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/26

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d’avance de moi le secret qu’il croyait avoir à me confier. Dans cet instant la voiture fit un détour pour entrer sur le Prado. Un millier d’équipages magnifiques ; des chevaux ornés de plumets et superbement caparaçonnés ; de belles femmes causant avec des cavaliers qui se tenaient un moment sur le marche-pied de la voiture, et puis faisaient le salut d’adieu aux dames de leurs pensées : tel fut le spectacle qui s’offrit à nos yeux. Je vis dans ce moment mon père arranger son riche manteau et le réseau de soie qui nouait ses cheveux, et donner ensuite à son cocher l’ordre muet d’arrêter, afin qu’il pût descendre et se mêler à la foule. Je profitai de cet instant, et, saisissant son manteau, je m’écriai :