Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/28

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Il avait été père avant d’avoir seize ans. Ses traits étaient charmans, et sa figure, la plus gracieuse que j’aie jamais vue. Marié de bonne heure, cette heureuse circonstance l’avait préservé de tous les maux qui suivent les excès de la jeunesse, et lui avait conservé cette fraîcheur de teint, cette élasticité des membres, en un mot, cette grâce que le vice flétrit trop souvent avant qu’elle ait eu le temps de s’épanouir. Il n’avait que vingt-huit ans, et il en paraissait à peine vingt. Il sentait ces avantages, et il jouissait des plaisirs de la jeunesse, comme s’il n’eût pas été père de famille : en même temps il condamnait son fils à la froide et cruelle monotonie d’un cloître. Je m’attachai à