Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/78

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noviciat, que tout Madrid était assemblé pour me voir prononcer mes vœux ; ses raisonnemens ni ses supplications ne purent m’émouvoir. Les argumens mêmes qu’il tira de la religion furent sans effet, ou plutôt ils ne servirent qu’à m’aigrir. Notre conversation fut très-longue, et quand j’y réfléchis, je ne saurais encore aujourd’hui m’expliquer comment je pus avoir la force de prononcer toutes les horreurs qui sortaient de ma bouche. À toutes mes invectives, le supérieur répondait avec le calme le plus parfait. Enfin, quand je crus l’avoir poussé à bout, il garda pendant quelques instans le silence, et me dit ensuite :

« Mon fils, vous vous êtes révolté