Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/82

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— « À ceci, » s’écria-t-il en ouvrant la porte et en ajoutant : « Soyez, si vous le pouvez, plus inflexible qu’un payen. »

Je m’avançai : quelle fut mon horreur en apercevant ma mère prosternée devant le seuil, le visage contre terre. Elle me dit d’une voix étouffée :

« Approchez… rompez vos vœux… mais vous ne vous élancerez au parjure que sur le corps de votre mère. »

Je voulus la soulever ; mais elle s’attachait à la terre, en répétant sans cesse les mêmes paroles. Son magnifique costume qui couvrait le carreau de diamans et de velours, contrastait avec l’humilité de sa position et avec le désespoir qu’exprimaient ses yeux chaque fois qu’elle les levait pour me regarder.