Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/91

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d’un de nos frères, et, à mon grand regret, je n’avais rien découvert qui dût me faire penser qu’il y avait eu de l’hypocrisie dans l’amour qu’il avait toujours témoigné pour la retraite. Je descendis au jardin, quoiqu’il fît déjà nuit ; mais cette indulgence, nécessaire pour la santé, était accordée à tous ceux qui prenaient soin des malades. J’étais toujours prêt à profiter de cette permission. Le jardin, éclairé par la lumière douce et égale de la lune, l’innocence des cieux, la main de Dieu empreinte sur leur voûte, étaient à la fois pour moi un reproche et une consolation. J’essayai de réfléchir, de sentir ; mes efforts furent inutiles. C’est peut-être dans ce silence de l’âme, dans cette