Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/92

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suspension de la voix bruyante des passions, que nous sommes le mieux préparés à entendre la voix de Dieu. Je tombai à genoux ; jamais je ne m’étais senti aussi disposé à la prière. Tout-à-coup je crus que l’on me touchait la robe. Je tremblai, comme si l’on m’eût surpris commettant une faute. Je me levai précipitamment, et je vis devant moi une personne que je ne reconnus pas d’abord, à cause de l’obscurité, et qui me dit, d’une voix faible et mal assurée : « Lisez ceci. » La personne me remit un papier dans la main, et continua : « Je l’ai gardé cousu dans mon habit pendant quatre fois vingt-quatre heures. Je vous ai guetté jour et nuit. Voici la première occasion qui s’est