Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/130

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Je fis toutes ces observations à mon compagnon, tandis que je fermais la trape, mais je découvris à ses plaintes, à ses imprécations, à l’inquiétude que lui causaient son impatience et son désespoir, toute la différence qu’il y a entre un homme et un autre dans un moment d’épreuve. Il possédait le courage actif et moi le courage passif. Il était prêt à risquer son corps, sa vie, son âme, quand il fallait agir. Dès qu’il était question de souffrir, je devenais le héros de la soumission. Tandis que cet homme avec toute sa force physique et la hardiesse de son âme, si je puis m’exprimer ainsi, se roulait par terre avec l’imbécillité d’un enfant qui se livre à un accès de colère, j’étais son