Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/129

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

désespoir. Quant à moi, je ne trouvais rien de si terrible dans notre position ; nous allions à la vérité perdre une journée ; mais nous étions délivrés de la plus affreuse des inquiétudes, de la crainte d’errer dans l’obscurité jusqu’à ce que nous fussions morts de faim ; nous avions trouvé la trape. Je mettais la plus grande confiance dans le zèle et dans la patience de Juan. J’étais sûr que s’il nous avait attendus cette nuit, il nous attendrait aussi la suivante et plus d’une encore après celle-là, enfin, je me disais que nous n’avions pas vingt-quatre heures à attendre, et un jour se pouvait-il comparer à l’éternité que nous aurions eu à passer dans le couvent ?