Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/132

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lutte était passée, nous commencions à nous apercevoir de notre faiblesse. Nos souffrances mentales n’avaient pas été moins vives que celles de notre corps. Songez aussi, Monsieur, à l’atmosphère peu naturelle que nous respirions depuis si long-temps, au milieu des ténèbres et des dangers. Nous éprouvions déjà ses premiers effets pestilentiels, effets qui se manifestaient tantôt par une sueur qui nous inondait, tantôt par un sentiment de froid qui nous glaçait jusqu’au sang. C’était donc dans cet état de fièvre et d’épuisement que nous devions passer une journée entière, au sein de l’obscurité et privés d’alimens ! La journée précédente s’était écoulée dans une abstinence sévère et nous commencions