Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/133

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à sentir les souffrances d’une faim qu’il était impossible d’apaiser. Il fallait continuer à jeûner, jusqu’au moment de notre délivrance, dans un lieu triste, froid, humide, qui diminuait d’instant en instant les forces dont nous aurions eu besoin.

La dernière pensée qui me vint, fut celle du compagnon avec lequel j’allais passer cette terrible journée ; être que j’abhorrais du fond de l’âme, mais dont la présence était en même temps une malédiction irrévocable et une invincible nécessité. Nous restions donc là frissonnant devant la trape et sans oser nous communiquer mutuellement nos sentimens.

Tout-à-coup, la lumière du ciel disparut ; je ne savais à quoi attribuer ce