Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/136

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porte, je frémis en y entrant. Quand nous y fûmes, nous nous jetâmes tous deux par terre, hors d’état de faire un mouvement de plus. Nous ne nous parlions pas, car nous sentions l’un et l’autre un besoin irrésistible de sommeil, et quant à moi, je songeais avec une parfaite indifférence que ce repos serait peut-être le dernier que je prendrais. J’étais cependant sur le point de recouvrer ma liberté, et malgré la situation déplorable où je me trouvais, j’étais à mes propres yeux, plus digne d’envie que dans la désespérante sécurité de ma cellule. Il n’est, hélas ! que trop vrai que notre âme se rétrécit à l’approche d’un événement heureux, comme si ses forces, épuisées par les efforts qu’elle