Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/139

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voir réveillé. Ils augmentèrent, ils redoublèrent, et m’occasionèrent un cauchemar affreux. Je croyais que le supérieur et tout le couvent nous poursuivaient avec des torches enflammées, et les faisaient briller jusque dans mes yeux. Je jetai un cri ; je dis : « Épargnez ma vue ; ne m’aveuglez pas ; ne me réduisez pas à un état de démence ; je confesserai tout. » Une voix rauque me répéta : « Confessez. » Je me réveillai en sursaut ; ce n’était que la voix de mon compagnon qui dormait ; je me levai sur mes jambes et je le contemplai. Il se roulait sur sa couche de pierre, comme si c’eût été du duvet. On eût dit que son corps était de fer ; l’irrégularité du pavé n’avait aucun effet sur lui. J’ai beaucoup