Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/138

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couchai sur la terre ; et je ne devais cependant pas profiter long-temps de la tranquillité dont j’avais si grand besoin. Mon compagnon dormait comme moi. Que dis-je ? grand Dieu ! quel sommeil était le sien ! qui aurait pu fermer l’œil ou même l’oreille dans son voisinage ! Il parlait aussi haut et aussi continuellement que s’il s’était livré aux occupations habituelles de la vie. J’entendis malgré moi le secret de ses songes. Je savais qu’il avait assassiné son père ; mais j’ignorais que son parricide le poursuivait pendant son repos. Mon sommeil fut interrompu par des accens pour le moins aussi horribles que ceux que j’avais entendus à mon chevet dans le couvent ; ils me troublèrent avant de m’a-