Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/147

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ténèbres et les souffrances, au lieu de la lumière et du bonheur dont nous espérions jouir. Je consens à souffrir la faim, à grelotter de froid, à coucher sur ces pierres dures et humides ; mais je ne puis souffrir vos songes. Si vous dormez, je serai forcé de vous réveiller, ne fût-ce que pour défendre ma raison. Je sens que mes forces physiques diminuent rapidement, et j’en suis d’autant plus jaloux de conserver celles de mon entendement. Ne me regardez pas de cet air menaçant. Vous êtes plus fort que moi ; mais le désespoir nous rend égaux. »

Pendant que je prononçais ces paroles, ma voix avait l’éclat du tonnerre, et des éclairs sortaient de mes yeux.