Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/153

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reprit-il sans m’écouter, et faisant involontairement allusion à quelque circonstance de sa narration. Il n’en dit pas davantage, et sa voix se confondit en murmures incohérens. Je me plaçai aussi loin de lui que le permettaient les limites du caveau, et cachant ma tête dans mes genoux, je m’efforçai de ne point penser. Que la situation de l’âme est affreuse, quand elle nous réduit à désirer que nous n’en ayons plus ; à préférer l’état des bêtes qui périssent tout entières, afin de ne plus jouir de ce privilége de l’humanité qui ajoute à notre malheur ! Je ne pouvais dormir ; quoique le sommeil paraisse une nécessité de la nature, il exige toujours que l’âme y concoure par sa volonté. D’ailleurs, si je l’avais vou-