Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/157

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l’occasion se présenta de mettre mes talens à l’épreuve. On me dit de m’attacher à un jeune religieux d’une famille distinguée qui venait de prononcer ses vœux et qui remplissait ses devoirs avec cette froide exactitude, preuve incontestable que son cœur ne s’y livrait pas. Je comprenais sans peine qu’en m’ordonnant de m’attacher à lui, on me prescrivait de me montrer son plus mortel ennemi. En attendant, le seul crime de ce jeune moine était d’être soupçonné d’une passion terrestre. Il était, comme je l’ai déjà dit, le rejeton d’une famille distinguée qui, pour l’empêcher de contracter ce qu’elle appelait un mariage avilissant, c’est-à-dire d’épouser une femme d’un rang inférieur au sien, qu’il aimait