Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/182

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la porte. Ils dirent qu’ils étaient prêts à se soumettre à tous les châtimens qu’on leur imposerait, et l’approche des moines qu’ils avaient tant craint la nuit précédente, était alors l’objet de leurs vœux les plus ardens. Les plus terribles vicissitudes de la vie humaine ne sont-elles pas au fond des maux imaginaires ? Ils demandaient aujourd’hui à genoux, ce qu’hier ils auraient peut-être racheté au prix de leurs âmes.

« Quand les souffrances de la faim augmentèrent, ils quittèrent la porte et se traînèrent dans un coin, chacun de leur côté. Chacun de leur côté ! oh ! comme je guettais ce moment. L’inimitié remplaçait déjà l’amour dans leur cœur : quelle joie pour le mien ! Ils ne