Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/181

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nuit, j’entendis leurs gémissemens ; c’était ceux de la douleur physique, auprès desquels les soupirs de sentiment les plus exaltés ne sont rien. J’avais lu des romans français et tous leurs inimaginables alambiquages. Madame de Sévigné dit elle-même qu’elle se serait ennuyée de sa fille pendant un long voyage tête-à-tête avec elle ; mais renfermez deux amans dans un cachot sans nourriture, sans lumière et sans espoir, et je veux être damné, (je le suis probablement déjà,) s’ils ne s’ennuyent l’un de l’autre en moins de douze heures.

« Le second jour, la faim et l’obscurité firent leur effet naturel. Ils demandèrent à grands cris la liberté et frappèrent avec force des coups réitérés à