Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/69

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dans la plus profonde méditation. Je l’étais en effet ; mais je ne songeais pas aux sujets dont on me croyait occupé. Tandis que je marchais quelqu’un toucha ma robe. Je tressaillis, et, à ma grande consternation, je vis un des frères qui me demanda pardon de ce que la manche de sa tunique avait touché la mienne. Deux minutes après un autre religieux me toucha. Je sentis la différence. Il y avait une force intelligente et communicative dans ce mouvement. Ce dernier saisit ma robe comme quelqu’un qui ne craint point d’être connu, et qui n’a pas d’excuses à faire. Comment se fait-il que dans la vie le crime nous saisisse d’une main ferme et sans crainte, tandis que la