Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/68

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L’active vigueur des mouvemens de Juan me donnait malgré moi l’impulsion, et n’ayant pas le temps de délibérer, je n’avais par conséquent pas celui de faire un choix. Quand une volonté étrangère et puissante agit de cette manière sur nous, quand un autre entreprend de presser, de sentir et d’agir pour nous, c’est avec plaisir que nous lui abandonnons notre responsabilité physique et même morale. Nous disons avec la lâcheté de l’égoïsme : Soit ! vous avez décidé pour moi ; sans réfléchir que le tribunal de Dieu n’admet point de caution. Je me promenai dès le lendemain soir dans le cloître. J’arrangeai mes vêtemens ; je composai mes regards ; on m’aurait cru plongé