Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/75

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

elle communique encore aux objets qui nous entourent une sorte d’éloquence qui répond à la nôtre. Jadis quand j’épanchais mon cœur devant Dieu, il me semblait que les lampes brillaient d’un plus grand éclat, que les images des saints me souriaient. L’atmosphère silencieuse de la nuit se remplissait de formes et de voix, et chaque zéphir qui soupirait devant ma fenêtre, m’apportait les accords célestes des anges. Maintenant tout était tranquille ; les lampes, les images, l’autel, la voûte, tous me contemplaient en silence ; ils m’entouraient comme des témoins accusateurs, dont la seule présence, sans même qu’ils ouvrent la bouche, suffit pour vous condamner. Je n’osais