Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/76

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lever les yeux, je n’osais parler, je n’osais surtout prier, de peur de dévoiler une pensée sur laquelle je ne pouvais implorer les bénédictions de Dieu. J’oubliais qu’il est aussi inutile qu’impie de prétendre garder un secret que Dieu doit savoir.

Mon agitation n’avait pas duré fort long-temps quand j’entendis marcher ; c’était l’homme que j’attendais. « Levez-vous, » me dit-il, car j’étais à genoux. « Levez-vous ; nous n’avons pas de temps à perdre. Vous ne devez rester qu’une heure dans l’église, et j’ai bien des choses à vous dire dans cette heure. »

Je me levai, il continua : « La nuit de demain est fixée pour votre fuite. »