Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/89

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Il m’est impossible de décrire le changement qui s’opéra dans ses traits pendant que je prononçais ces mots. Il me regarda d’abord sans parler, avec un mélange indéfinissable de sarcasme, de dédain, de doute et de curiosité ; puis il s’efforça de rire ; mais les muscles de son visage n’étaient pas assez souples pour le lui permettre, ils ne purent produire qu’une espèce de ris sardonique, dont l’horreur surpasse toute imagination. C’est une chose effrayante que la gaîté du crime ; son sourire s’achète au prix de tant de gémissemens ! Mon sang se glaça en le regardant. J’attendais qu’il parlât, pour que le son de sa voix me soulageât. À la fin il me dit :