Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/94

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que vous faire connaître ou même vous donner une légère idée de ce qui se passa dans mon esprit pendant la journée du lendemain : tantôt je me croyais prisonnier. Tantôt libre ; dans un moment j’étais l’homme le plus heureux, dans un autre je périssais au milieu des flammes de l’Inquisition. Les fréquentes alternatives d’espérance et de désespoir que j’éprouvais tour-à-tour, me privaient de toutes mes facultés. La nuit arriva à la fin ; je ferais peut-être mieux de dire que le jour parut, car ce jour avait été une nuit pour moi. Tout m’était propice : le couvent dormait, j’entrouvis plusieurs fois la porte de ma cellule pour m’en assurer. Il dormait, aucun pas ne retentissait plus dans les