Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 4.djvu/121

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et les singes qui sautillaient de branches en branches dans leur bizarre frayeur. Si la foudre tombait sur un arbre, elle la contemplait comme un enfant regarde un feu d’artifice que l’on tire pour l’amuser. Elle pleurait cependant le lendemain, quand elle voyait que les feuilles flétries ne se ranimaient pas. Quand la pluie descendait par torrens, les ruines de la pagode lui offraient un abri, et elle écoutait avec un ravissement inexprimable le bruit des eaux qui roulaient autour d’elle. Elle vivait ainsi comme une fleur au milieu du soleil et de la tempête, plus brillante à la lumière du jour, mais pliant au vent, et tirant de l’un et de l’autre sa douce et sauvage existence. Cette existence moitié physi-