Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 4.djvu/131

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et la contemplait avec une expression indéfinissable. Pour la première fois de sa vie, son regard peignait une sorte de compassion. Cette sensation ne dura pas long-temps dans un cœur où elle était étrangère. Son expression se changea bientôt en un regard moitié ironique, moitié diabolique, qu’Immalie ne pouvait comprendre.

« Vous êtes donc maintenant ici toute seule ? » dit-il : « depuis le départ de votre compagnon, vous n’avez pas retrouvé d’autre ami ? »

— « Oh, oui ! j’ai un ami bien plus beau que l’autre ; mais il ne parle pas. Il demeure sous les eaux. Je l’embrasse, et il me rend mes caresses ; mais sa bouche est si froide ! Et puis quand je