Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 4.djvu/157

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bait pour rafraîchir le rosier, et qui le couchait par terre. » Après un effort pénible, comme pour rappeler un souvenir éloigné, elle ajouta :

« La voix des songes m’a dit quelque chose de ce genre avant que je fusse née ; mais il y a si long-temps !… Quelquefois j’ai eu en moi des pensées qui ressemblaient à cette voix. Il me semblait que j’aimais trop les choses qui m’entouraient, et que j’aurais dû aimer des choses bien loin de moi : des fleurs qui ne se flétriraient point, et un soleil qui ne se coucherait jamais. Après de telles pensées, j’aurais voulu m’élever comme un oiseau dans l’air ; mais il n’y avait personne pour me montrer le chemin. »