Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 4.djvu/161

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ment au caractère qu’ils prêtent à leurs dieux : si ce caractère est formidable, ils expriment la crainte ; s’il est cruel, ils s’infligent des souffrances ; s’il est triste, l’image du dieu se réfléchit fidèlement sur le visage de ses adorateurs. Voyez du reste et jugez. »

Immalie regarda, et vit une vaste plaine sablonneuse, à l’extrémité de laquelle se dessinait l’obscure pagode de Juggernaut. Cette plaine était jonchée de squelettes, tandis que des milliers d’êtres à peine vivans traînaient leurs corps à demi brûlés sur les sables, afin de périr à l’ombre du temple dont ils n’osaient espérer d’atteindre les murs. Une foule mouraient en chemin ; d’autres secouaient faiblement la main,