Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 4.djvu/162

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pour éloigner les vautours, qui déjà s’apprêtaient à les dévorer.

À côté de cette scène effroyable, se présentait un spectacle magnifique. La statue de Juggernaut s’avançait sur un énorme char de triomphe, que traînaient une foule innombrable de prêtres, de victimes, de bramines et de faquirs. À mesure que la procession marchait, des malheureux se jetaient devant les roues du char, qui les écrasait en passant. D’autres, qui ne se croyaient pas dignes de périr d’une mort aussi illustre, se faisaient de larges blessures, et se contentaient de laisser couler leur sang sur la route du Dieu. Tel est le mélange de rites qui caractérise partout le paganisme. Moitié