Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 4.djvu/184

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lie garda pendant quelque temps le silence, méditant, avec tristesse et mélancolie, sur ce qu’elle venait d’entendre. L’amère ironie de son langage n’avait fait aucune impression sur elle, car elle n’en avait pu saisir le sens détourné ; elle avait seulement compris qu’il avait été beaucoup question de malheurs et de souffrances, mots inconnus pour elle avant qu’elle l’eût vu, et, par un regard, elle parut à la fois lui rendre grâce et lui faire des reproches de l’avoir initiée aux pénibles mystères d’une nouvelle existence. Elle venait de goûter de l’arbre de science, ses yeux étaient ouverts ; mais elle en avait trouvé le fruit amer, et ses regards témoignaient une douce et triste reconnaissance, bien faite pour