Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 4.djvu/199

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avait de plus beau dans la nature. On eût dit que, prévoyant sa destinée, elle voulait d’avance se familiariser avec ce qu’elle avait de plus triste et de plus lugubre. Elle commençait à aimer les rochers et l’Océan, le murmure des flots et la stérilité des sables, objets mélancoliques dont la seule vue nous rappelle la douleur et l’éternité.

Ceux qui aiment peuvent chercher les délices des jardins, et s’enivrer des parfums qui semblent être les offrandes de la nature sur l’autel qui brûle déjà dans leur cœur ; mais que ceux qui ont aimé s’égarent sur les rivages de l’Océan : ils y entendront aussi une voix qui leur répondra.

Immalie, dans la solitude, avait un