Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 4.djvu/200

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air morne et troublé qui semblait à la fois exprimer le conflit de ses émotions intérieures, et réfléchir la tristesse et l’agitation des objets physiques qui l’entouraient : car la nature préparait une de ces horribles convulsions, une de ces agonies intempestives qui servent à annoncer, pour l’avenir, une colère plus complète, et qui, par la destruction de la nature animée sur un espace limité, proclame dans les roulemens de son tonnerre, qu’un jour viendra où le monde entier sera détruit de même, et où s’accomplira la promesse terrible que cette dévastation partielle s’est bornée à prédire.

La soirée était sombre ; d’épais nuages obscurcissaient l’horizon, du levant