Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 4.djvu/219

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taire ; « écoutez-moi. Je connais le sentiment secret contre lequel vous luttez mieux que le cœur innocent qui le renferme. Bannissez ce sentiment, détruisez-le. Écrasez-le comme vous feriez d’un jeune reptile avant que le temps l’ait rendu aussi dégoûtant que venimeux. »

« Je n’ai jamais de ma vie écrasé de reptile, » dit Immalie.

« Vous aimez donc, » dit l’étranger ; « mais » ajouta-t-il, après une longue et fatale pause, « savez-vous quel est l’être que vous aimez ? »

« C’est vous, » dit l’Indienne, avec cette sincérité de l’innocence, qui rend sacrée l’impulsion à laquelle elle cède, et qui rougirait plutôt des faussetés de