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Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 4.djvu/225

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et pour la première fois elle frémit en contemplant la nature. Jadis tous ses phénomènes lui avaient paru également terribles ou sublimes. L’éclat du soleil ou la sombre horreur de l’orage contribuaient également à la dévotion involontaire du cœur le plus pur. Mais depuis qu’elle avait vu l’étranger, de nouvelles émotions avaient rempli ce jeune cœur. Elle avait appris à pleurer et à craindre, et peut-être voyait-elle dans l’aspect effrayant des cieux le développement de cette terreur mystérieuse qui se cache toujours au fond du cœur de ceux qui osent aimer.

« Immalie, » s’écria l’étranger ; « est-ce ici le lieu, est-ce le moment de parler d’amour ? La nature entière tremble,