Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 4.djvu/24

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sacrifice. Je savais tout cela, et je sentais d’ailleurs que, quand même je n’eusse jamais été prisonnier de l’Inquisition, j’étais une créature isolée, repoussée par mon père et ma mère, meurtrier involontaire de mon frère, seul être sur la terre qui m’eût aimé, que je pusse chérir à mon tour, ou qui pût m’être utile. En Espagne, il m’était impossible de vivre caché, à moins de me condamner à un emprisonnement presque aussi triste que celui de l’Inquisition elle-même ; et si, par un miracle, je trouvais le moyen de sortir d’Espagne, je ne pourrais pas subsister un jour dans un pays étranger dont j’ignorais la langue et les usages, privé que j’étais de toute ressource pour gagner ma vie. Je ne