Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 4.djvu/74

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cachots de l’Inquisition, à trembler en considérant les meubles qui garnissent la cellule d’un docteur solitaire ? Dans cet appartement j’ai passé soixante années de ma vie, et tu frémis de le visiter pour un moment ! Mange, Nazaréen, les alimens ne sont point empoisonnés ; bois, il n’y a point de filtre dans cette coupe. Pouvais-tu en dire autant dans les prisons de l’Inquisition, ou même dans les cellules des Jésuites ? Mange et bois sans crainte dans le caveau d’Adonias, le Juif. Si tu avais osé te fier aux Nazaréens, je ne t’aurais jamais vu chez moi. As-tu fini ? » ajouta-t-il, et je répondis par un salut. « As-tu bu dans la coupe que je t’ai offerte ? » Ma soif répondit pour