Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 4.djvu/78

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ne mange la chair d’aucun animal, si ce n’est aux fêtes et aux néoménies, et cependant les années de ma vie se montent déjà à cent sept, dont j’en ai passé soixante dans la chambre où tu m’as vu. Il est rare que je monte aux étages supérieurs de cette maison, excepté dans des occasions comme celle-ci, ou quand je veux ouvrir ma fenêtre du côté de l’orient, pour prier Dieu et lui demander de retirer sa main de dessus Jacob, et de faire cesser la captivité de Sion. Oui, telle a été ma vie. La lumière des cieux a été cachée à mes yeux, et la voix de l’homme est une voix étrangère à mes oreilles. Parfois seulement j’écoute les lamentations de mes frères, qui pleurent sur l’affliction d’Is-