Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 4.djvu/83

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était possible, à la rigueur, qu’un Juif entrât dans le bercail des bienheureux. Ce sentiment opéra vivement sur moi, et je demandai, avec un intérêt véritable, des nouvelles de Salomon, qui s’était vu exposé, à cause de moi, aux poursuites des inquisiteurs.

« Sois tranquille, » me dit Adonias, en secouant sa main osseuse et ridée, comme pour éloigner un sujet qui, pour le moment du moins, était au-dessous de lui. « Notre frère Salomon ne court aucun risque de la vie, et l’on ne s’emparera pas même de ses dépouilles. Si nos adversaires sont puissans par la force, nous le sommes par nos richesses et par notre prudence. Jamais ils ne découvriront la trace de tes pas,