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Page:Maufrais Aventures au Matto Grosso 1951.djvu/144

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ments de rechange dans les fontes avec une brosse à dents, du dentifrice, une savonnette et un rasoir, la boussole dans le gousset, un tube de comprimés d’athébrine pour prévenir la fièvre, dans la poche….

Encore trente-six heures à attendre avant de pouvoir plier le hamac et la moustiquaire pour embarquer à bord d’une des deux pirogues qui doivent nous conduire jusqu’à une plage ouvrant une brèche dans la masse dense de la forêt, de l’autre côté de la rivière, dans un territoire inhabité et plein d’embûches, à quatre cents kilomètres de ce point de débarquement, plus à l’ouest, presque en droite ligne, Sao Domingo, notre objectif, d’où nous partirons enfin pour la Serra du Roncador, au cœur du Matto Grosso, chez les Indiens Chavantes.

Pablo vient me rendre visite, il me dit qu’il a laissé son camion pour pouvoir accompagner l’expédition et m’apprend (décidément c’est le jour des surprises) que Manoel veut à toute force l’imiter et partir avec nous. Je parierais volontiers que la belle Sayança est pour quelque chose dans cette décision qui contraste fort avec les habitudes de Manoel. Peut-être chagrin d’amour…

Sayança ne me paraissait pas tellement commode. A moins qu’un soupirant de poids soit entré en lice et que Manoel ne tienne pas à l’affronter. Il préfère changer d’air, je comprends ça, avec les mœurs du pays, risques pour risques, il préfère le moindre.

Les heures passent une à une, fébriles, les selles, les couvertures, harnais, licol, mors, caisses de verroterie, de munitions, de fusées éclairantes et de matériel divers, sacs de farine, de riz et de viande sèche, du sucre, du sel