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Page:Maufrais Aventures au Matto Grosso 1951.djvu/245

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Un tour de garde est établi. Nous sommes en territoire interdit, chez les Indiens Chavantes. Ce soir, nos pensées sont pleines du souvenir des disparus. Fawcett, Fusoni, Pimentel…

Quelques arbres portent encore la trace de coups de « machete » qui taillèrent la piste que nous prendrons demain.

Ce lieu est le seul qui permette d’accéder au territoire interdit. Toutes les expéditions s’y aventurant passent par ici. Aucune pour l’instant n’est venue pour rembarquer. De quoi seront nos lendemains ?

La nuit passe vite. Il est assez difficile de trouver le sommeil et une certaine nervosité se manifeste chez les hommes.

Le matin est d’abord frais, puis tiède. Maintenant, on crève de chaleur. Les chevaux partis de Sao Domingo depuis trente jours, doivent arriver dans la matinée. Nous sommes exacts au rendez-vous fixé par Meirelles. Les chevaux aussi qui viennent d’arriver de l’autre côté de la rivière. Les hommes qui les accompagnent nous adressent des signes d’amitié. Il est bon de se retrouver. De toute manière, voilà du renfort, peut-être des nouvelles.

Conduits par les caboclos qui les encouragent de la voix et de la cravache, escortés par une pirogue dans laquelle deux hommes armés ont pris place pour assurer la protection du groupe, nos montures s’engagent dans l’eau et commencent à traverser la rivière. Le courant est dur. Les naseaux crachotants, leur tête émergeant seule, les chevaux, un instant groupés, commencent à dériver. On