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Page:Maufrais Aventures au Matto Grosso 1951.djvu/29

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grand comme la France, limité au nord par la Serra du Roncador, à l’est par le Rio das Mortes, en plein cœur du Matto Grosso. Ils veulent vivre en paix, loin de toute ingérence et jusqu’à présent, ils ont fort bien réussi, créant autour d’eux cette légende pleine de terreur qui les assure du respect de chacun.

De toute manière, la responsabilité de cet état de choses revient exclusivement aux blancs qui, à l’époque, colonisèrent le Brésil et c’est à la trahison de ceux-ci que nous devons aujourd’hui de déplorer les morts qui ornent le tableau de chasse des indiens Chavantes.

En effet, les Indiens sont sur le sentier de la guerre de manière permanente depuis l’année 1765, date à laquelle Tristào da Cunha, alors gouverneur de l’État de Goyaz, fut chargé par José Carvalho è Mello, marquis de Pombal et ministre de Sa Majesté très catholique Joseph Ier du Portugal, de pacifier les « sauvages » qui infestaient la colonie du Brésil et de les rattacher à la couronne portugaise.

Les Chavantes erraient en liberté au nord de Goyaz en compagnie des indiens Cayapos, qui furent par la suite totalement anéantis par les envahisseurs. Quoique guerriers, les Chavantes se soumirent de fort bonne grâce aux avances du gouverneur Tristào Da Cunha qui les invita à goûter aux charmes de la civilisation d’antan entre les murs de son fief, la vieille capitale Goyaz, aujourd’hui déchue au profit de Goyana.

Par milliers, les Indiens se rendirent à son invitation et le malheureux gouverneur, qui ne s’attendait certes point à un tel afflux, les vit festoyer et liquider en quel-