la file qui se raccourcit, la porte béante, le vide et le saut tout de même puisqu’il le faut et pour en finir.
Sacrée frousse. Influence de la nuit qui pèse encore sur Rio de Janeiro, de ces lumières qui cernent les découpures superbes de la baie et me font presque regretter la quiétude d’une vie hautement civilisée.
L’aérodrome s’anime, les moteurs se dégourdissent et ronflent, les gens arrivent en foule, accompagnés de parents ou d’amis, ils s’étreignent en silence avant de se séparer. Ceux qui restent, font adieu de la main à ceux qui partent.
Le soleil levant déchire la brume qui cerne le Pain de Sucre, celle qui, tenace, s’accroche aux bras du Christ Rédempteur aux proportions gigantesques, élevé au sommet du pic de Corcovado. Mon cafard se dissipe avec les premiers rayons qui illuminent la verrière immense de l’aérodrome. Je suis heureux, car c’est le départ, et qu’y a-t-il de plus beau au monde qu’une arrivée ou un départ ? que la fièvre qui les précède ou qui les suit ?
La grande aiguille du cadran de l’horloge marque sept heures…
— Aeroporto Santos Dumont… viageantes do avion militar queiram occupar o seus lugar… boa viagem… nasille le haut-parleur du hall qui nous annonce le départ et indique le portillon, donnant accès aux pistes d’envol.
— A caminho, dit le pilote…
— Vamos, répond le radio…
Le DC 4 de l’armée de l’air brésilienne prend de la hauteur. Buildings et palaces s’amenuisent, il ne reste plus