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CHAPITRE II
LE CALVAIRE SOUS LA PLUIE
DE mon carnet de route…
22 septembre, quelque part entre l’État de Goyaz et celui du Matto Grosso…
— Buenas francesinho…[1]
— Buenas…
Au travers de la moustiquaire, je reconnais Pablo, notre chauffeur, qui se penche vers moi, avec, sur son visage olivâtre, les marques de la rude fatigue qui, cette après-midi, nous a tous cloués sur nos hamacs comme des infirmes dans leurs chaises-longues.
Pablo veut une cigarette. Je la lui tends avec effort, en soulevant précautionneusement un pan de la moustiquaire.
— Quando vamos embora ? [2]
Pablo esquisse un geste vague, il n’en sait rien ; il n’en savent jamais rien d’ailleurs car les départs, pour les gens de sa race, sont assujettis à la plus haute fantaisie ; le