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Page:Maufrais Aventures au Matto Grosso 1951.djvu/81

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— Hombre… que foi ?[1]

— Si senor… e Manolito[2].

— Manolito t’a fait ça, mais quand ?

— Juste avant de le tuer.

— Pourquoi l’as-tu tué ?

— Il voulait ma femme… Alors je les ai eus tous les deux… Mais lui a failli m’avoir le premier d’un coup de hache.

Félipo, Paolo, Atahou, je les retrouve, comme s’ils sortaient pour moi d’un roman d’aventures, tels que, dans l’exagération de leurs vices, se purifiant chaque matin au torrent d’une rivière qui charrie des paillettes d’or. Leur loi est celle du plus fort. Celle du revolver qui pend à leur ceinture. Ils ne craignent pas le diable. Ils croient à leur chance, tout simplement, car une foi leur est commune qui les anime farouchement.

Chaque matin à l’aube, ils descendent la rivière eu pirogue et lavent la terre mêlée de gravier jusqu’à ce que le soleil se cache derrière la forêt. Ils vivent penchés sur leur tamis et jalonnent leur parcours le long des Rios de monticule rouge de la boue lavée. Lorsque le placer est bon, ils demeurent et construisent une cabane grossière qui abritera leurs rêves. Un jour peut-être, si Dame la chance s’abandonne à eux, trouveront-ils la pierre ou la pépite qui leur assurera la vie des palaces et le pardon des autorités ?

Dans la grande case, vêtues de leurs plus beaux atours, les femmes conversent à voix basse. Deux bougies de

  1. Ho… qu’est-ce !
  2. Et oui ! c’est Manolito.