Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/104

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— Combien ?

On discute… quatre cents francs chacun pour la journée supplémentaire ! Le temps passe.

— Patron !

— Quoi ?

— … Plus avoir riz.

Je leur donne du riz. J’installe mon hamac.

— Patron, plus avoir lait !

Je leur donne du lait, mais comme il recommence pour avoir du tabac… je gueule et les abrutis de phrases ronflantes. Ils n’ont rien compris, mais ils se taisent. Je repose dans le hamac.

— Patron !

— …

— Indiens !

Debout !… Ce sont les Indiens de Hurault en calimbés rouges, des colliers de perles brillantes sur la poitrine, avec leurs longs cheveux traînant sur les épaules. Ils ploient sous un katouri, s’appuyant sur un bâton.

— Tafia, hug…

Il n’y en a pas. Ils aiment bien l’alcool, les bougres. Ils sont deux : Malapate de Tamouchi, c’est-à-dire le cacique et Coco Bel Œil, peito, c’est-à-dire vassal, de Malapate.

Coco Bel Œil, nommé ainsi à cause de la perte d’un œil qui lui donne toujours une expression étonnée, me tape amicalement sur le dos.

Ils ont tué un cochon et le mettent à boucaner. Malapate m’en offre un morceau gentiment, puis il en offre aux créoles tout étonnés de ne pas payer… Ce sont de Indiens — que l’on croyait sauvages — mais sauvages avec de belles manières, un peu à la Chateaubriand.

Et d’un seul coup, grâce à la présence des deux In-